Rupture de stock des hoodies griffés pour venir en aide aux restaurants durement touchés par la COVID

Dec 21 2020, 10:04 pm

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Écrit pour Daily Hive par Sarah Laing, journaliste basée à Toronto

Le 9 octobre dernier, Tomo Hosogoe était avec sa femme, Elaine Jyll Regio, dans un de leurs restaurants locaux préférés; le Imanishi Japanese Kitchen. Ils étaient assis à leur place usuelle, dégustant des nouilles ramen Nagoya et côtes levées karashi avec riz japonais, sirotant leur saké.

Il mangeait là plusieurs fois par semaine. C’était une soirée comme les autres. Jusqu’au moment où Dana, la gérante du bar, vienne à leur table pour leur annoncer : “Ils nous ferment encore une fois, à partir de minuit ce soir.”

Imanishi

Imanishi

“Ils”, bien sûr, fait référence aux autorités provinciales et leur annonce que dû à l’augmentation du nombre de cas de COVID-19, Toronto – là où est situé le restaurant – ainsi que d’autres régions telles que Peel et Ottawa, redevenaient une zone jaune.

Les restrictions annoncées incluent, entre autres, l’interdiction de manger à l’intérieur des restaurants. Tomo Hosogoe a immédiatement pensé à l’effet dévastateur que cela aura sur les petits commerces telles que Imanishi, qui a eu la chance d’échapper au carnage des petites entreprises lors du premier confinement au printemps. Ce dernier a causé la perte de plus de 30 000 emplois dans l’industrie de la restauration à Toronto seulement, selon Restaurants Canada.

“Je me souviens d’avoir regardé Elaine et nous nous sommes dit: Oh non quel dommage! Si des entreprises comme celle-ci font faillite, c’est la pire des choses!” Il se souvient encore aujourd’hui très clairement de la tristesse qu’il a ressentie à ce moment-là.

“Nous nous sommes demandé ce que nous pouvions faire pour aider,” se souvient-il.

WCrow

WCrow limited edition hoodie

Dès le lendemain matin, il eût une idée avec son associé Vince Tran. Ce dernier est le fondateur de WCrow, une marque de vêtement indépendante qui s’inspire des vêtements streetwear et vintage portés au Japon. L’idée est de créer des vêtements “que l’on veut porter,” selon Tran.

Ils avaient quelques hoodies éparpillés ici et là, et Tomo Hosogoe eut l’idée de créer un produit dérivé du restaurant, dont tous les profits serviraient à aider Imanishi à passer au travers de la fermeture.

“Lorsque je me suis réveillé, j’ai appelé Shori de Imanishi pour savoir s’il souhaitait participer au projet,” raconte Tomo Hosogoe.

“Il m’a dit oui tout de suite,” se souvient-il.

“Tous les membres de l’équipe de WCrow sont devenus de bons amis, et notre amitié a grandie avec la communauté qui nous entoure,” explique le chef et restaurateur. “Lorsque Tomo m’a présenté son idée, j’étais très excité.”

À partir de ce moment-là, le projet a fait boule de neige, selon Tomo Hosogeo. Pour le deuxième restaurant, Hosogeo, Tran and Jyll Regio sont devenus co-directeurs de la création et, ensemble, ont approché le Dreyfus. Ils tenaient régulièrement leurs réunions d’affaires dans ce resto français, et étaient ainsi devenus amis avec les propriétaires, qui ont aussi la Taverne Bernhardts, une rôtisserie à la française.

Quelques jours plus tard, ils étaient tous à table pour l’Action de Grâce chez Uncle Mikey’s, un resto Koréen tranquille. Hosogeo demanda alors au propriétaire, qui est aussi un de ses copains, s’il était intéressé à avoir un hoody à l’éffigie de son restaurant, ce à quoi il répondit tout de suite: “Oui!”

 

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Réalisant que leur focus était sur le quartier Dundas West de Toronto, Hosogeo, Jyll Regio et Tran décidèrent alors de nommer le projet “Local Series” et d’en faire une affaire de quartier. Ils complétèrent le groupe avec le bar Man of Kent, un incontournable pour leurs partys d’anniversaire.

“Nous voulions travailler avec des gens que nous connaissions », explique Hosogeo. « Une de nos valeurs est de suivre nos instincts, et c’est justement ce que nous faisons.”

Initialement, Hosogeo devait seulement travailler avec Imanishi et un de leurs amis, l’illustrateur Josh Pong, afin de dessiner un motif qui serait ensuite imprimé sur un de ces hoodies qui traînait.

WCrow

WCrow

Comme le projet se développait vite, l’équipe a décidé d’inclure d’autres collaborateurs ; des dessinateurs et des designers qui ont travaillé sur la création de logos pour chaque restaurant, ainsi que la compagnie Baitshop pour l’impression des hoodies. Les chandails, eux, ont été fabriqués par Peros, une entreprise éco-responsable de Scarborough, qui a accepté de fournir les morceaux en coton organique à rabais.

“Chacun voulait donner de son temps en tant que bénévole. Personne ne nous a demandé de se faire payer. L’atmosphère était très cool.”

Tout le projet s’est mis en place en deux semaines mouvementées, soutenues par une détermination tenace et un flot de demandes de faveurs de la part de Hosogeo.

Au début, la décision a été prise de ne pas vendre les chandails “Local Series Hoody” sur le site Web de WCrow, mais plutôt de les vendre exclusivement aux restaurants, en espérant attirer les passants, et ainsi les sensibiliser à la situation difficile.

Les chandails créés ont tous été mis en marché à des dates aléatoires en novembre et presque tous vendus en une seule journée. Exclusifs, ils ont été produits en quantité de 20 pour chaque restaurant, prix au détail à 125 $, dont 80% du montant remis au restaurant même.

Tous, autant l’équipe de WCrow que les propriétaires des restaurant, ont été estomaqués et reconnaissants de la réponse de la communauté. Par exemple, chez Imanishi, tous les chandails se sont vendus en deux heures.

“Nous aurions dû en faire plus,” dit en riant Shiro Imanishi (Moins amusant ? Comme le projet progressait, les restrictions de la santé publique de Toronto aussi, culminant en un confinement complet le 23 novembre, limitant les entreprises non essentielles à un ramassage en bordure de rue seulement).

Même si WCrow n’ont aucun plan de réimprimer des chandails pour le moment, ils espèrent avoir inspiré d’autres personnes à aider dans leur communauté. Tous les gestes comptent.

“Ce fut un projet tellement gratifiant,” dit Hosogeo, qui estime que travailler sur ce projet lui a donné une bonne dose d’énergie positive, dont il avait si soif. “Ce fût un épisode positif dans des moments difficiles.”

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